Bilan de la saison 1974-75

Pas de doute possible, la saison 1974-1975 des Oilers d'Edmonton, leur deuxième dans la NFHL, depuis le déménagement d'Oakland, aura été une belle surprise. On voyait les Oilers en séries éliminatoires, mais peu d'analystes les voyait lutter pour la première place dans l'ouest ou remporter le titre de division.

L'OFFENSIVE

Alors que les Oilers sont une équipe qui applique généralement un système défensif, avec un excellente jeune brigade défensive, ce sont les exploits offensifs de l'équipe qui ont retenu l'attention cette saison. Lors de la rédaction de cet article, les Oilers peuvent se vanter d'être parmi les trois meilleures offensives du circuit de Tilly. Avec une récolte de 270 buts pour et une moyenne de 3,42 buts par matchs, l'équipe du DG Tremblay surpasse les attentes. Voici quelques noms qui auront retenu l'attention cette saison:

André Lacroix
Présentement 4e meilleur marqueur de la NFHL, le vétéran joueur de centre fait passer son DG pour un génie. Il a été acquis à la limite des échanges de la saison 1973-74 en retour de Per Lundqvist, il est devenu le général de l'attaque albertaine. Ses 89 points en 79 matchs, ses 9 buts gagnants et ses 16 buts en avantage numérique sont des sommets chez les Oilers.

Boris Mikhailov
Le "K"apitain de l'équipe, qui a été muté à l'aile gauche connait aussi une très bonne saison. Auteur de 76 points, il joue le hockey qu'on attend de lui. Il est régulier comme l'horloge, c'est aussi le leader incontesté de la chambre, malgré son origine russe. Il est employé à toutes les sauces 5vs5, PP et même PK à l'occasion.

"Cowboy" Bill Flett
Malgré une deuxième moitié de saison plus difficile, Flett figure toujours parmi les 10 meilleurs alliers droits de la NFHL. Il a beaucoup ralenti depuis le match des étoiles, mais son intensité, son leadership et son jeu complet en font malgré tout une figure dominante de l'attaque des Oilers.

Chris Bordeleau
Bordeleau a pris du temps à s'adapter au jeu des Oilers. Habitué à un temps de glace sporadique chez les Sabres, après avoir été le leader offensif de la formation d'expansion de Québec, le jeune centre de 27 ans, a finalement trouvé sa niche sur le premier trio des Oilers. Son réveil (30 pts en 45 matchs) est relié au retour en force de ses deux alliers, Alexander Maltsev et Lanny McDonald (qui ont chacun connu des moments difficile cette saison).

Brad Park
Le défenseur tout étoile des Oilers connait une bonne saison. Auteur de 57 points en 79 matchs, sa contribution offensive s'est surtout faite remarquée sur l'avantage numérique. 11 de ses 19 buts sont le résultat d'un surnombre. Le plateau des 20 buts est encore possible (plateau que seul Bobby Orr et Dale Tallon ont atteint chez les défenseurs). Il serait le 6e (potentiellement le 7e) joueur des Oilers à atteindre ce plateau.

LA DÉFENSIVE

Étant la marque de commerce des Oilers, cet aspect de leur jeu a été chambralant tout au long de la saison. Il y a fort à parier que l'inexpérience de la brigade y est pour quelque chose. Le nouveau jeu de la NFHL a changé un peu la donne pour les défenseurs des Oilers. Malgré un nombre de tirs restreint (un peu plus de 26 par matchs), les jeunes défenseurs d'Edmonton laissent beaucoup trop de chances de marquer à l'adversaire. Cette mauvaise habitude pourrait leur couter cher en séries éliminatoires. La principale crainte du DG Tremblay, le LABORIEUX désavantage numérique des Oilers (15e sur 16). Malgré tout, certains joueurs se sont démarqués :

Stan Weir
Récipiendaire du trophée Selke l'an passé, Weir a repris là où il avait laissé. Il s'impose de plus en plus comme un leader défensif. Il est devenu le centre de 3e trio des Oilers (et probablement pour plusieurs années). Son différentiel de +23, ses 20 tirs bloqués et ses 90 mises en échec en font un excellent attaquant défensif. Parions que le Selke de 1973-74 ne sera pas son seul.

Craig Ramsay
Comme son compagnon de trio, Ramsay excelle en défensive. Avec Weir, il forme le duo d'attaquant le plus difficile à déjouer de la NFHL. +24 (-2 avec les Sabres), 21 tirs bloqués sont des sommets chez les Oilers et font de lui un sérieux candidat pour le trophée du meilleur attaquant défensif de la NFHL. Agé de 23 ans seulement, il risque de déranger les attaquants adverses pour de nombreuses saisons.

Alexei Volchenkov
Le jeune défenseur russe se démarque par son jeu défensif cette saison. Alors qu'on voyait un défenseur complet en lui, l'entraîneur Tikhonov l'utilise essentiellement dans des missions défensive. Ce qui semble porter fruit. Il a cumulé 79 tirs bloqués et une fiche de +24. Souvent jumelé à Brad Park a cumulé un total de 34 points cette saison.

Jean-Claude Tremblay
L'expérience à la ligne bleue des Oilers, voilà ce que JCT apporte aux Oilers. Depuis son acquisition en retour de Vladimir Petrov, Tremblay impressionne par son jeu défensif. Il domine les Oilers pour les tirs bloqués avec 100. Ses 19 points depuis son arrivée à Edmonton permettent de l'utiliser sur la deuxième vague d'avantage numérique et il a transformé un -7 avec les Canucks en +2 avec les Oilers. On espère qu'il pourra solidifier et régulariser les performances de la jeune brigade défensive des Oilers.

Yuri Tyurin
Le spécialiste de la défensive chez les Oilers se distingue plutôt bien à sa saison recrue chez les Oilers. Utilisé sur la 3e paire de défenseurs, il a quand même réussi à bloquer 81 tirs de l'adversaire. Il est aussi un élément essentiel du désavantage numérique chez les Oilers.

Vadislav Tretiak
L'étoile de la défensive des Oilers. Cette étoile aura brillée tout au long de la première moitiée de la saison, alors qu'il dominait dans presque toutes les catégories de la NFHL chez les gardiens. À l'image de l'équipe, la seconde partie de la saison a été en dents de scie. Si ses 34 victoires semblent impressionnante, il n'en va pas de même pour son pourcentage d'arrêt (.886%) et sa moyenne de buts alloués (2,94), il est le seul gardien partant à ne pas avoir blanchi ses adversaires. La patience est de mise pour le cerbère des Oilers, car agé de 22 ans seulement, il sera dominant pour les années à venir. Il n'a qu'à apprendre la régularité et le bon dosage de ses efforts.

Nouveau leader au championnat des marqueurs de la NFHL

Alors qu'il n'y a pas si longtemps, Jean Ratelle volait seul en direction du trophée Art Ross, il semblerait que les deux dernières semaines furent profitables à André Lacroix.

L'ancien porte-couleur des Maple Leafs de Toronto a été nominé pour le titre de joueur de la semaine lors des deux dernières occasions (en plus de se diriger vers une 3e nomination avec ses 5 buts en 3 matchs). Ses 21 points lors des 15 derniers matchs l'ont fait prendre la tête des marqueurs de la NFHL avec 72 points en 59 matchs.

Utilisé sur plusieurs lignes cette saison, Lacroix se sent vraiment à l'aise sur le 2e trio. Lui qui aime être loin des projecteurs aime mieux laisser le rôle de premier centre au passeur Christian Bordeleau. Ses compagnons de trio, Boris Mikhailov et Bill Flett le complètent à merveille. Les trois joueurs se sont trouvés et semblent fait pour jouer ensemble.

Lacroix ne terminera peut-être pas champion marqueur de la NFHL, mais il sera assurément une belle surprise chez les Oilers et il se méritera surement des honneurs à la fin de la saison.

Un vent de changement

Le DG Tremblay a conclu un autre échange. Cette fois, c'est avec Mr. Sabino, son homologue de Vancouver que la transaction a eu lieu.

Vladimir Petrov, qui se plaignait de son utilisation dernièrement, aura finalement vu sn voeux exaucé. Il reprend donc la direction de Vancouver où il sera un élément important de l'attaque des Canucks. Le vétéran Pat Stapleton, le spécialiste du jeu de puissance, accompagnera Petrov dans son déménagement.

Les Oilers, quand à eux, accueillent deux vétérans qui ajouteront profondeur, expérience et leadership à l'équipe. Jean-Claude Tremblay, l'ancien des Canadiens viendra compléter la bridage défensive des Oilers. Bob Berry lui aura la tâche de compléter le 3e trio avec Stan Weir et Craig Ramsay.

Le défenseur Jean-Claude Tremblay, un joueur qui a roulé sa bosse dans la NFHL est un défenseur complet. Il se débrouille bien en défensive, possède un bon tir de la pointe, une bonne vision du jeu et une excellente première passe. L'entraîneur Tikhonov aimerait bien le jumeler avec le jeune Elliott Tremblay pour que ce dernier apprenne du vieux routier. On devrait voir Tremblay sur la 2e paire et en avantage numérique. Il est possible qu'il voit du temps de jeu sur le désavantage numérique aussi. Le DG Tremblay a voulu offrir un contrat à Tremblay dès son arrivée à Edmonton, mais ce dernier a signalé qu'il ne voulait pas négocier pendant la saison, mais que même s'il était agent libre à l'entre-saison, après avoir été non-protégé par les Canadiens, échangé par les Nordiques ET les Canucks dans la même saison, il voulait de la stabilité et si les Oilers lui offrait, il pourrait se laisser tenter par l'offre.

Bob Berry est un autre vétéran qui se joint à l'équipe. Alors que Petrov qui se plaignait de son utilisation sur le 3e trio, Berry sera enchanté d'y évoluer pour une équipe qui aspire aux grands honneurs. Il aura la tâche d'apporter une petite touche offensive et il devra comme Ramsay et Weir, s'imposer physiquement. Le DG Tremblay pense que son expérience sera favorable au developpement des deux autres jeunes joueurs.

Le DG Tremblay a dit qu'il ne comptait plus bouger d'ici la fin de la saison. Les dernières acquisitions de Chris Bordeleau, Jean-Claude Tremblay et Bob Berry seront-ils les éléments manquants. Les Oilers ont sacrifiés 2 bons joueurs pour acquérir ces joueurs (Alexandersson et Petrov), espérons qu'ils rapporteront les dividendes escomptées.

Scandale à Edmonton ?

Le DG Tremblay n'a jamais été reconnu pour sa grande patience. Si la rumeur se veut exacte, il pourrait faire la manchette encore une fois.

Est-ce que la recrue de l'année 1973-74 sera rétrogradé dans les ligues mineures ?

Le bruit court de plus en plus fort à Edmonton qu'une transaction est imminente et que le joueur obtenu dans l'échange serait un attaquant qui pourrait évoluer sur les 2 premiers trio. Or le joueur le plus susceptible d'écoper de ce changement serait en effet le jeune Lanny McDonald.

Alors qu'il a connu une saison exceptionnelle l'an passé, "le moustachu des Prairies" (surnom de McDonald a travers la ligue), en arrache cette saison. Est-ce la "sophomore curse", le "terrible two", peu importe ce qu'il en est, le DG Tremblay veut retrouver le joueur qui a été la recrue de l'année. Le féroce attaquant qui semblait avoir le compas dans l'oeil l'an passé a drôlement ralenti, est-ce que ce sont les nouvelles facons de travailler de la NFHL qui sont en cause,(NDLR. le passage de FHL à STHS).

Le grand problème avec la décision que devra prendre le DG Tremblay est que de renvoyer McDonald dans la ligue américaine peut le relancer, mais ca pourrait aussi détruire sa confiance. C'est assurément la question qui trotte présentement dans la tête du DG des Oilers !

Le dictateur ?

On parle rarement de l'impact des entraîneurs sur leurs équipes, sauf quand ils sont renvoyés. Depuis son arrivée à la barre des Oilers, en remplacement de Bernard Geoffrion, Victor Tikhonov a eu beaucoup à dire dans le développement et dans les succès des Oilers.

"Pour être sincère, c'était un gros paris au début. Rappelez-vous, Victor parlait très mal anglais, il a été très difficile de le faire venir en Amérique. Nous n'étions pas certain que son style cadrerait avec la NFHL. Mais après ce que nous avions vu des Russes pendant la série de 1972, nous savions aussi que ce gars là était capable de grandes choses." nous disait Mathieu Tremblay.

Tikhonov, dont l'anglais s'est incroyablement amélioré, est avant tout un technicien. Depuis qu'il a recu le mandat d'entraîner l'équipe russe, il a étudié le hockey, il a vu des millions de matchs et décortiqués ceux-ci dans les moindres détails. Il a appliqué ses connaissances à la NFHL avec les résultats que nous connaissons cette saison.

Bien sur, son adaptation au Canada a été facilité par le noyau de joueurs russes dans l'équipe. Mikhailov, Petrov, Maltsev, Volchenkov et Tretiak faisaient tous parti de l'édition 1972 de l'équipe nationale russe. Mais Tikhonov a aussi aidé au développement de ces joueurs. Ils sont tous supérieurs à ce qu'ils étaient lors de leur arrivé dans la NFHL et ils continueront probablement à se développer.

Tikhonov est un entraîneur très autoritaire, mais dans la chambre et sur la glace, personne ne le conteste, car il peut tout expliquer et justifier. C'est comme une bible du hockey. De plus, l'introduction de la vidéo dans le hockey (reprise par plusieurs autres entraîneurs de la NFHL) aide grandement à la préparation des joueurs et de la stratégie.

L'excellent début de saison des Oilers, est-ce que ca voudrait dire que le DG Tremblay aurait gagné son pari ?